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L’animation au cœur du projet de vie de l’établissement et du résident Non classé

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DossierRéaffirmés par la loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, les droits des résidents en Ehpad sont au cœur des priorités des directions d’établissements. Parmi ces droits fondamentaux, figure celui, pour chacun, de continuer à mener une vie sociale à la hauteur de ses attentes et de ses envies malgré le cap parfois difficile à passer de l’entrée en Ehpad.  Dossier réalisé par Camille Grelle, Julie Martinetti et Nathalie Ratel

 

Longtemps négligée, du moins reléguée au second plan, l’animation en Ehpad occupe aujourd’hui une place importante dans le projet d’établissement et ne doit pas être négligée. Pour preuve, elle peut même être un facteur de choix de l’établissement pour le résident et ses proches. « La place de l’animation dans les établissements qui accueillent des personnes âgées a changé, explique le sociologue Richard Vercauteren, auteur d’ouvrages sur le sujet1. Il y a eu à son égard une prise de conscience de la part des directeurs d’établissements d’une part, des équipes d’autre part, et enfin des personnes âgées elles-mêmes et de leur famille. Aujourd’hui, les résidents ont des attentes mais aussi des désirs et des plaisirs. » Cette notion n’en reste pas moins un concept difficile à définir : avant tout, qu’entend-on par le vocable d’animation ? Peut-on parler de l’animation comme d’un projet de vie sociale pour l’établissement ? Quels sont les différents rôles de l’animation et quels types d’animation peuvent être proposés ? L’animation a-t-elle un rôle thérapeutique ou relève-t-elle uniquement du divertissement ?  

L’animation sociale comme réponse

On le voit bien, le projet d’animation est loin d’être un espèce de catalogue fourre-tout d’ateliers qui serait relégué au second plan comme cela a longtemps été le cas. Cette thématique est aujourd’hui l’objet de plus en plus d’intérêt car elle fait partie intégrante du cadre de vie de ses résidents. Surtout, elle doit permettre de maintenir le plus longtemps possible leurs capacités intellectuelles et motrices : « Avant, il y avait un projet institutionnel qui proposait un certain nombre d’activités. Aujourd’hui, ce n’est plus l’institution qui dicte ce que les personnes doivent faire : il est donc nécessaire d’avoir un véritable projet d’animation qui reconnaisse le résident en tant que personne exprimant des attentes, des désirs et des plaisirs qui seront, dans la mesure des possibles, pris en considération. Il y a eu un grand progrès à ce niveau-là ces dernières années car on a pris conscience qu’il doit y avoir un continuum de vie entre domicile et établissement et que la réponse à cette problématique s’appelle animation sociale », poursuit le sociologue.

Une mise en œuvre encore problématique

Pourtant, si son utilité et sa nécessité sont parfaitement reconnues aujourd’hui, sa mise en place n’en demeure pas moins problématique pour de nombreux dirigeants d’établissement. En effet, ceux-ci sont d’une part confrontés à des populations de résidents de plus en plus hétérogènes, présentant des stades d’autonomie différents voire difficilement compatibles. Dès lors, comment réussir à établir un projet d’animation qui satisfasse tous leurs résidents et qui répondent aux besoins et aux envies de chacun ? Le contexte économique et budgétaire des structures est aujourd’hui particulièrement délicat si bien que les directions et les équipes d’animation doivent parfois redoubler d’ingéniosité pour parvenir à mettre en place des projets d’animation et à optimiser leurs ressources.

 

1 « Innover dans l’animation et l’accompagnement des personnes âgées », Richard Vercauteren et Bernard Hervy (éditions Erès, 2013).

 

 


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