Le secteur de l’Autonomie, en France, émet environ 10 millions de tonnes de CO2e par an. Ces émissions pourraient augmenter de 40 % d’ici 2050 si rien n’est fait ; or, pour contribuer à la neutralité carbone, le secteur doit réduire ses émissions de 63 % d’ici à 2050. La CNSA identifie les leviers possibles pour atteindre cet objectif dans une étude intitulée Estimation du coût des trajectoires de décarbonation de la branche Autonomie.
D’après cette étude, 27 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent des déplacements liés aux services à domicile, aux trajets domicile-travail, et aux déplacements et visites des personnes accompagnées. Les leviers possibles pour diminuer ces émissions concernent les déplacements professionnels des services à domicile : l’optimisation des distances parcourues (qui pourraient passer de 9000 km par ETP et par an à 4700) et l’utilisation de véhicules électriques légers.
Vient ensuite la consommation d’énergie des bâtiments, qui engendre 22 % des émissions, principalement du fait de la combustion de fioul et de gaz pour le chauffage (le mix électrique français étant par ailleurs peu carboné). Il s’agit donc de changer les modes de chauffage et d’eau chaude sanitaire, mais aussi d’électrifier les modes de cuisson.
Enfin, 24 % des émissions proviennent de l’alimentation, principalement à cause du méthane émis par l’élevage bovin et du protoxyde d’azote émis par l’épandage de fertilisants. Les leviers d’action sont l’intégration dans les menus de 50 % de produits durables et de qualité, dont au moins 20 % de produits biologiques (conformément à la loi Egalim) à horizon 2050, ainsi que l’augmentation de la consommation de fruits, légumes et légumineuses, et la réduction de la consommation de viande de 310 à 200 g par personne et par jour d’ici à 2050.
Ces évolutions représentent des investissements importants. Or seuls 37 % des établissements du secteur public et 46 % de ceux du secteur privé non lucratif sont en capacité de les financer.