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Les Français misent sur la solidarité nationale pour financer la dépendance

La 10e édition du baromètre FHF/TNS Sofres intitulé
« Les Français et le Grand âge » apporte son lot de confirmations : près d’un tiers des personnes interrogées (30 %) ont en effet l’un de leurs proches en situation de perte d’autonomie tandis que près de la moitié (47 %) ne pourraient pas payer un établissement pour eux-mêmes ou pour un parent.

C’est pourquoi, afin de faire face à la prise en charge du Grand âge, 47 % de la population (contre 37 % en 2009) attend que la solidarité nationale finance les dépenses liées à la perte d’autonomie. Par exemple en augmentant les prélèvements obligatoires (CGS) ou par le biais d’impôts sur les successions pour tous quelle que soit la valeur du patrimoine. En revanche, seuls 22 % sont partisans de rendre obligatoire la souscription d’une assurance individuelle pour les plus de 50 ans. Par ailleurs, 87 % des Français souhaitent que l’État intervienne pour plafonner les prix des maisons de retraite, un désir partagé par 93 % des aidants.

 


 

L’opération « 1 Ehpad, 1 emploi d’avenir » bien partie

Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, a lancé, jeudi 30 mai 2013 aux Salons de la santé et de l’autonomie, l’opération « 1 Ehpad, 1 emploi d’avenir » dont l’objectif est d’encourager les maisons de retraite médicalisées à recruter des jeunes dans le cadre du dispositif des emplois d’avenir. Cinq conventions avec les employeurs ont déjà été signées à ce jour, concernant au total 7 250 emplois. Dix autres le seront prochainement. Le secteur de l’aide à domicile des personnes âgées est également impliqué avec 5 250 emplois d’avenir en passe d’être validés.
Par ailleurs, Michèle Delaunay a paraphé quatre avenants aux conventions cadres conclues entre la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et quatre Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA). Ces conventions prévoient des actions de formation préqualifiantes ou qualifiantes mais aussi d’accompagnement personnalisé sous forme de tutorat des jeunes embauchés sous forme d’emploi d’avenir.

 


L’Ehpad de demain selon FO

Le 23 mai 2013, des délégués de Force ouvrière ont participé à une conférence nationale intitulée « Quel Ehpad pour demain ? ». Premier constat : « La rigueur des circulaires budgétaires ne permet pas aux établissements de procéder aux recrutements nécessaires pour atteindre le taux d’encadrement de 1/1 tous grades confondus. » Ce qui entraîne, selon FO, une « maltraitance institutionnelle » dont sont victimes à la fois les personnes âgées et les personnels. D’où certaines revendications :
– Relancer le processus des conventions tripartites.
– Abandonner la convergence tarifaire, la logique des enveloppes fermées et limitatives ainsi que la loi HPST.
– Dégager les moyens indispensables afin de renforcer les effectifs, tant en nombre qu’en qualification, de créer les places nécessaires mais aussi de lever le gel des crédits et des tarifs.
– Améliorer les rémunérations, les perspectives professionnelles et de carrière dans le cadre du Statut ou des conventions collectives nationales.
– Refuser les glissements de tâches.
– Réaffirmer le principe de la prise en compte de la dépendance comme un risque devant être couvert par la Sécurité sociale.

 


Pour la FHF, l’Ehpad n’est pas un hôtel

Dans un communiqué du 27 mai faisant suite au dernier palmarès France Info des maisons de retraite, la FHF dénonce les classements des Ehpad fondés sur des critères strictement hôteliers, une critique qui s’adresse justement à celui établi par la station de radio.
« S’il est évident que la qualité des bâtiments, des espaces verts ou de la restauration est très importante, il est dangereux de méconnaître à ce point l’évolution de la prise en charge de personnes âgées dont l’état de santé nécessite désormais une très forte médicalisation. Le nombre de personnels soignants dédiés, leur qualification, les relations entretenues avec les établissements de soins, l’existence d’hébergements de répit doivent donc être pris en compte lors d’une décision d’hébergement », affirme la Fédération hospitalière de France qui en profite pour rappeler les références de son site (www.maisons-de-retraite.fr) destiné à aider le public à faire son choix.

 


13e congrès du Synerpa : les in et les out de Jean-Alain Margarit

Les 6 et 7 juin, le Synerpa, le syndicat des Ehpad privés commerciaux, a réuni à Marseille quelque 300 adhérents dans le cadre de son 13e congrès. Son président, Jean-Alain Margarit, revient sur les moments forts de l’événement.

Vous avez reçu Michèle Delaunay, la ministre déléguée en charge de l’Autonomie et des Personnes âgées, notamment pour signer une convention sur les emplois d’avenir. Les professionnels et le Synerpa en sont-ils satisfaits ?

Jean-Alain Margarit : Nous en sommes très satisfaits. Les établissements privés commerciaux s’engagent à recruter 1 000 emplois d’avenir dans les deux années qui viennent. Ce ne sera pas forcément simple mais le dispositif met l’accent sur la formation, ce qui nous semble très important. Le défi, c’est de redonner goût au travail aux jeunes en rupture avec l’entreprise et de leur permettre de construire une carrière en leur offrant des perspectives d’avenir.

Avec l’adhésion au Synerpa des résidences services de DomusVi et du groupe Aegide Domitys, vous revendiquez le rang de première institution représentative des résidences services pour seniors. Est-ce l’avenir ?

J-A. M. : Ce n’est pas l’avenir avec un grand A mais cela en fait partie. Il faut se poser la question de ce qu’est le domicile. N’y a-t-il pas un autre lieu à imaginer, entre le foyer que l’on occupe à 50 ans et celui que l’on habite à 90 ans ? L’Ehpad n’est pas la réponse à toutes les difficultés liées à l’avancée en âge. C’est la raison pour laquelle le Synerpa s’est intéressé aux résidences services qui font aujourd’hui partie intégrante du paysage et qui répondent à une réelle demande de la part du public.

Quels seront les dossiers chauds de l’année à venir ?

J-A. M. : Il n’y en a qu’un : la future réforme sur l’Autonomie et notamment l’éventuel plafonnement des tarifs en Ehpad. La profession n’est pas opposée à un mécanisme de régulation en direction des classes moyennes mais nous nous opposons au plafonnement car il existe déjà pour 80 % des Ehpad puisque c’est ce qui est appliqué dans le secteur public et associatif. Et puis ce n’est pas en agissant sur 20 % de l’offre que l’on va régler le problème de l’accessibilité financière des Ehpad. D’autant que le plafonnement ne marche pas car, parallèlement, cela coûte très cher de réinvestir pour rénover les résidences. La CNSA a même récemment fait état de quelque 116 000 lits à réhabiliter pour une facture de 12 milliards d’euros. Le plafonnement est donc à notre sens une fausse bonne idée.

Propos recueillis par J. M.

 


 

Quelques recettes pour mieux embaucher

Le Synerpa (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées) et l’Anap (Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux) ont présenté, le 29 mai, un guide pratique d’aide au recrutement et à la fidélisation des personnels1 ainsi qu’un outil interactif d’autoévaluation à destination des directions d’établissements2.
Deux publications justifiées par l’ère du temps puisque, comme le rappellent conjointement le Synerpa et l’Anap, « face au vieillissement de la population, les métiers du Grand âge vont connaître un fort développement : dans les dix ans à venir, le secteur médico-social devra créer ou renouveler 400 000 emplois soignants auxquels vont s’ajouter des milliers d’emplois non soignants ». Or, « trop de directeurs, du fait de la tension qui persiste sur les métiers du Grand âge, en particulier sur ceux d’aide-soignant ou d’aide médico-psychologique, peinent à recruter tous les postes existant au sein des établissements. »
Ce guide recense donc les bonnes pratiques en termes de recrutement et de valorisation des personnels. À cette fin, il expose les actions à mettre en place dans cinq domaines-clés : la communication, le pré-recrutement, l’accueil et l’intégration, le management ainsi que la formation tout au long de la carrière et les parcours qualifiants. Quant à l’outil de diagnostic complémentaire, il propose notamment divers « axes d’amélioration à décliner dans le cadre d’un plan opérationnel ».

1- http://www.anap.fr/uploads/tx_sabasedocu/guide_valoriser_metiers_grand_age.pdf
2 – http://www.anap.fr/detail-dune-publication-ou-dun-outil/recherche/outil-de-diagnostic-du-recrutement-des-as-amp-en-ehpad/

 


Vieillissement : la Silver economy est lancée

Le 24 avril, le Gouvernement a donné le coup d’envoi de la Silver economy, cette filière regroupant les acteurs agissant pour et/ou avec les personnes âgées. L’allongement de la durée de la vie fait en effet de cette filière un moteur de croissance pour l’économie française.

C’est devant 650 professionnels – industriels, ingénieurs, professionnels du secteur médico-social, responsables de collectivités territoriales, associations et mutuelles – réunis à Bercy que le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, et sa collègue en charge des Personnes âgées et de l’Autonomie, Michèle Delaunay, ont lancé la Silver economy. Cette nouvelle filière devrait être porteuse de croissance et d’emplois au cours des prochaines années.
Le vieillissement de la population entraîne un véritable changement pour la société d’autant que les baby-boomers à la retraite ont des attentes particulières quant à leur confort de vie. La demande de soins, d’aménagement du domicile, de produits et de services liés à l’autonomie va donc s’accroître dans les prochaines années. La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) estime d’ailleurs que la Silver economy peut générer, d’ici 2020, 300 000 créations d’emplois dans l’industrie, le tourisme, les loisirs, le BTP ainsi que dans le secteur des services à domicile. Lors du lancement officiel de la filière, sept groupes de travail, mis en place en septembre 2012 par Michèle Delaunay et composés de professionnels du secteur, ont dressé une liste de propositions pour lutter contre les freins au développement de la Silver economy. Parmi eux, la communication. D’après les groupes de travail, il est en effet indispensable de faire connaître les produits existants et d’associer le réseau de soins afin de faciliter la prise de conscience de l’existence de solutions et de produits adaptés. De même, les technologies émergentes contribuent-elles à l’amélioration des pratiques en institution, notamment dans les Ehpad, mais elles doivent être davantage présentes dans les plans de soins gérontologiques. Les professionnels proposent également de créer un label Silver economy pour les produits et les services de télé-assistance afin de mieux informer les personnes âgées. De son côté, le Gouvernement a décidé de favoriser la structuration de cette filière par la création d’un Comité « filière de demain » sur la Silver economy qui rassemblera les entreprises, les pôles de compétitivité, les ministères ou encore les financeurs.

Laure Martin

Erratum – Dates butoirs des évaluations internes et externes

Dans le dossier du précédent numéro d’Ehpad magazine, figurent des erreurs concernant les dates auxquelles les évaluations internes et externes en Ehpad doivent être effectuées. Voici donc le récapitulatif des dates à prendre en compte.

 

À noter que pour calculer la date à laquelle doivent être, au plus tard, effectuées les évaluations, il faut prendre en compte celle à laquelle la structure a été créée. Ce qui implique que les établissements, tels que les foyers-logements et les maisons de retraite, transformés par la suite en Ehpad doivent prendre en compte la date de la création de la structure initiale et non celle à laquelle l’établissement est devenu un Ehpad, rappelle Danièle Rolland, chargée de mission au sein du département Appui à la performance de l’ARS de Bourgogne.

 


Les PAERPA testés dans huit régions

Lors des Salons de la santé et de l’autonomie, la ministre de la Santé a évoqué le parcours des malades dans le cadre de la coordination des soins et du service public territorial de santé. Elle a rappelé avoir « initié, en partenariat avec certaines régions, des expérimentations dites PAERPA (parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d’autonomie) ». Ces « parcours de soins adaptés aux besoins des personnes âgées » sont censés illustrer de manière concrète la mise en place de la stratégie nationale de santé et la priorité donnée à la médecine de parcours. « Ils se construisent dans les territoires et autour des acteurs locaux qui sont les premiers concernés, a précisé Marisol Touraine. Les Agences Régionales de Santé (ARS) coordonneront ainsi l’action du médecin généraliste, de l’Ehpad, du service de soins infirmiers à domicile, des urgences hospitalières ou des services d’hospitalisation sur un territoire donné. »
Les huit régions choisies pour ces premières expérimentations sont l’Île-de-France (IXe, Xe et XIXe arrondissements de Paris), le Limousin (département de la Corrèze), les Pays-de-Loire (département de la Mayenne), Midi-Pyrénées (département des Hautes-Pyrénées), la Lorraine (Nancy et ses alentours), l’Aquitaine (communauté urbaine de Bordeaux et ses environs), la région Centre (Amboise et ses environs) et le Nord-Pas-de-Calais (Liévin et ses environs).

 


Administrer le bon médicament, au bon résident, à la bonne dose

L’outil diagnostic intitulé « Prise en charge médicamenteuse » en Ehpad, conçu par l’Anap en collaboration avec l’ARS et l’Omedit d’Aquitaine, est désormais en ligne sur le site de l’Agence (www.anap.fr). Il permet une autoévaluation de la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse des résidents. Il s’agit, dixit l’Anap « d’une démarche pluridisciplinaire dont l’objectif principal est de susciter le dialogue entre les différents acteurs impliqués dans la prise en charge du résident sur l’organisation de ce processus complexe ». En somme, « l’outil permet d’identifier les leviers potentiels d’amélioration, de cibler les axes prioritaires de sécurisation et d’engager les équipes dans des plans d’action concrets. »
Ce guide comporte deux modules pour tenir compte des spécificités du circuit pharmaceutique de chaque établissement : le premier concerne la « Prise en charge médicamenteuse » en Ehpad dotés d’une Pharmacie à usage intérieur (PUI) ; le second, la « Prise en charge médicamenteuse en Ehpad » dont la gestion des médicaments est assurée par les officines de ville.

 


 

Le niveau de veille saisonnière du Plan national canicule activé

Comme chaque année, le niveau de veille saisonnière du Plan national canicule (PNC) a été déclenchée le 1er juin. L’objectif du Plan est de protéger le grand public et surtout les personnes à risque comme les personnes âgées. Cette veille saisonnière sera automatiquement désactivée le 31 août sauf si des conditions météorologiques particulières justifient son maintien. Le PNC a, cette année, fait l’objet d’une « refonte » afin de « tirer parti de l’expérience des années précédentes et de renforcer son adéquation avec les niveaux de vigilance météorologique », précise la Direction générale de la santé (DGS). Il se décline désormais en quatre niveaux de gestion : veille saisonnière avec la mise en œuvre du Système d’alerte canicule et santé (SACS) et du dispositif d’information et de communication ; avertissement chaleur ; alerte canicule ; mobilisation maximale.
Pour en savoir plus : www.sante.gouv.fr, dossier « Canicule et fortes chaleurs » 
et www.invs.sante.fr, dossier « Chaleur et sante ».

 

 

 

 


 

Deux enquêtes nationales sur la fin de vie en Ehpad

L’Observatoire national de la fin de vie (ONFV) a lancé deux études sur la fin de vie des personnes âgées résidant en Ehpad en partenariat avec l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm), la Fédération française des associations de médecins coordonnateurs (FFAMCO) et les fédérations d’établissements.La première, menée du 10 mai au 30 juin 2013, s’adresse à l’ensemble des 6 000 Ehpad de France métropolitaine. Elle repose sur un questionnaire assez court à compléter par le médecin coordonnateur en collaboration avec le directeur d’établissement. Celui-ci est accessible sur le site Internet de l’ONFV (https://sites.google.com/site/observatoirenationalfindevie/). En contrepartie, l’Observatoire offrira aux participants un accès direct aux données issues de l’étude. La seconde enquête sera menée du 1er octobre 2013 au 31 mars 2014 et s’adressera à un panel de 80 Ehpad volontaires.

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