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La formation sur la maladie d’Alzheimer : une nécessité pour les professionnels Non classé

Formation Alzheimer

Formation AlzheimerAccompagner une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée  ne s’improvise pas. Face aux difficultés rencontrées aujourd’hui sur le terrain par les professionnels du secteur médico-social, la formation continue apparaît comme indispensable pour améliorer la prise en soins et prendre en compte les spécificités de la maladie. Parmi les organismes de formation reconnus, l’association France Alzheimer et maladies apparentées propose des formations professionnelles depuis 1991.

 

Au cours de sa journée de travail, Nathalie V., aide-soignante dans un Ehpad depuis douze ans, sera intervenue auprès de personnes atteintes de la maladie de Parkinson, de personnes en situation de dépendance liée à l’âge et d’autres personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer… Trois situations différentes de vieillissement qui nécessitent trois accompagnements spécifiques. C’est en tout cas ce qu’imposerait une prise en soins adaptée comme l’explique Judith Mollard, experte psychologue au sein de l’association France Alzheimer et maladies apparentées : « On n’accompagne pas une personne malade d’Alzheimer comme on prend en soins une personne atteinte de la maladie de Parkinson, cela semble logique. Les symptômes sont différents, les besoins aussi et donc les réponses à apporter doivent être adaptées. »

 

  •  Faiblesse des formations initiales

     

Cependant, lors de sa formation initiale, Nathalie n’aura bénéficié que de quelques heures d’enseignement dédiées à la prise en soins d’une personne malade d’Alzheimer. Difficile, dès lors, malgré toute la bonne volonté et la motivation affichées par cette professionnelle, d’envisager un accompagnement optimal. « Ce constat vaut pour la plupart des professionnels intervenant auprès des personnes malades comme les infirmières, les psychomotriciens, le personnel d’animation mais également les auxiliaires de vie… Ces professionnels ne sont donc pas suffisamment préparés pour accompagner efficacement une personne atteinte d’une pathologie neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Aujourd’hui, seule une formation adéquate et approfondie permet de décrypter et de comprendre le comportement de la personne malade afin que le professionnel ne se retrouve pas en situation d’échec professionnel voire de maltraitance involontaire », alerte Clara Martin-Prével, responsable de l’organisme de formation de France Alzheimer et maladies apparentées.

Pas question, pour autant, de présenter la formation continue comme le remède miracle aux difficultés que rencontrent les professionnels de terrain. Mais les chiffres le démontrent : les professionnels formés sont moins absents et vivent mieux leur engagement auprès des personnes fragilisées. En d’autres termes, tout en donnant du sens aux attitudes et aux comportements de la personne malade, la formation donne également du sens à l’action des professionnels.

 

  •  Des critères de choix de formation qui doivent s’appuyer sur une prise en soins spécialisée

     

Accompagner une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée demeure un engagement complexe qui implique une approche spécialisée. Cette approche doit aider le professionnel à considérer la personne dans son intégralité et à s’intéresser tout autant à sa vie cognitive qu’à sa vie affective et psychique, à identifier ses impossibilités tout en repérant ses capacités.

Dans ce contexte, les responsables d’établissements sont confrontés au difficile choix d’une formation pertinente et de qualité pour leurs salariés. Car, ce qui importe, c’est que la formation puisse :

• apporter des connaissances sur les troubles cognitifs et leur évolution pour permettre la compréhension des difficultés rencontrées par les personnes malades dans les actes de leur vie quotidienne et ainsi d’éviter de les mettre en situation d’échec ;

• développer des attitudes adaptées chez les professionnels qui, sans faire à la place du malade, vont continuer à mobiliser ses compétences préservées ;

• donner des outils pour aider les professionnels à analyser les troubles de l’humeur et du comportement, comme l’expression d’une douleur physique, d’une souffrance psychique ou de l’expression d’un besoin ;

• découvrir les domaines d’expertise de la personne en la situant le plus souvent possible en situation de réussite ;

• travailler les moyens « d’être en relation » avec la personne malade au fur et à mesure des altérations de sa mémoire et de son langage, de la communication verbale à la communication non verbale ;

• réussir à développer avec les familles une relation de confiance basée sur la complémentarité en respectant la place de chacun ;

• travailler sur les ressentis des professionnels en relation au quotidien avec ces personnes malades que l’on ne guérit pas mais que l’on accompagne et ce, pour éviter les situations d’épuisement.

 

  •  Renforcer la logique d’interdisciplinarité

     

Faire face à la maladie d’Alzheimer, notamment à un stade avancé, apparaît donc comme une expérience déstabilisante pour qui n’y est pas préparé. De quoi justifier la formation continue, le travail en équipe et la régulation des pratiques comme conditions sine qua non d’un accompagnement de qualité. Infirmière, aide-soignante, auxiliaire de vie sociale… : Plusieurs professionnels sont appelés à intervenir auprès des personnes malades. La formation doit également prendre en compte cette pluralité dans une logique d’interdisciplinarité. Il ne peut y avoir une dichotomie entre les professionnels assurant les soins d’hygiène et de nursing et les professionnels rééducateurs ou animateurs s’intéressant aux aspects sensoriels et relationnels. Par ailleurs, il est important que le personnel d’encadrement soit également partie prenante de ces formations.

Association France Alzheimer
et maladies apparentées

 

 


 Assistant de soins en gérontologie :  une formation sur la sellette ?

 

Dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012, la mesure 20 s’est donnée pour mission d’identifier et de professionnaliser une nouvelle fonction, celle d’Assistant de soins en gérontologie (ASG). L’assistant de soins en gérontologie aide et soutient, à domicile ou en établissement, les personnes fragilisées par la maladie d’Alzheimer ainsi que leur entourage dans les actes essentiels de la vie quotidienne. L’ASG intervient au sein d’une équipe pluridisciplinaire, sous la responsabilité d’un professionnel paramédical ou d’un travailleur social.

D’une durée de 140 heures, cette formation qualifiante, qui s’appuie sur un manuel détaillé (corédigé par France Alzheimer), a permis à des milliers de professionnels d’être formés de manière adaptée sur la maladie. Comment cette mesure sera-t-elle reprise dans le cadre du nouveau Plan maladies neurodégénératives ? Quelle suite lui sera donnée ? Il serait regrettable que les pouvoirs publics ne puissent prolonger ces efforts de formation largement plébiscités par les employeurs.


 

 

 

 


La formation made in France Alzheimer

Chaque année, l’Association conçoit une offre de formations diversifiée permettant de répondre aux problématiques de l’accompagnement des personnes malades, à domicile et en établissement. Organisées en inter ou intra, ces formations sont animées par des experts  – une cinquantaine de formateurs expérimentés (psychologues et psychomotriciens) – qui connaissent bien les situations rencontrées par les professionnels sur le terrain. Elles permettent à chacun de perfectionner ses pratiques professionnelles et/ou d’acquérir de nouvelles connaissances spécifiques à l’accompagnement et à la prise en soins des personnes malades et de leurs proches.

Organisées autour de cinq axes thématiques répondant aux besoins des différents personnels, les formations France Alzheimer et maladies apparentées s’appuient sur des stages courts en lien direct avec les problématiques de terrain.

Parmi les formations dispensées par France Alzheimer et maladies apparentées, l’une d’elles est consacrée à la communication non verbale. L’absence de communication fait en effet partie des difficultés souvent évoquées par les professionnels. Or, ces derniers doivent être en mesure d’échanger avec la personne malade et de maintenir un lien avec elle. C’est pourquoi France Alzheimer a mis en place un module (à partir de 4 jours de formation) dédié aux techniques de communication non verbale enseignées par un formateur psychomotricien.

Téléchargez le catalogue de formations professionnelles sur le site Internet www.francealzheimer.org, onglet « Vous êtes un professionnel du secteur » ;

Pour nous contacter : tél. : 01 42 97 55 65 ; email : [email protected] 


 

 

   

 

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