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La surmédication des personnes âgées contreproductive L'actualité de la semaine

Plus de 90 % des personnes de plus 80 ans consomment en moyenne dix médicaments par jour alors que le plus souvent, rien ne le justifie médicalement. C’est notamment ce que révèle une étude sur « la consommation médicamenteuse des sujets âgés en France en 2011 », menée par l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris et dont le quotidien Libération s’est fait l’écho dans son édition du 17 septembre.

« Le nombre moyen de médicaments est de dix, le nombre de classes thérapeutiques moyen est de cinq, précise, dans les colonnes du journal à Libération le Pr Olivier Saint-Jean, chef de service à l’hôpital Pompidou qui a coordonné ce travail. Or, au-delà de trois à quatre molécules prises ensemble, on ne sait plus trop leur métabolisme, c’est-à-dire leur façon de réagir. Surtout, à partir de cinq médicaments, le risque d’accident médicamenteux augmente considérablement. » Au point que « le pourcentage de sujets âgés à risque d’accident médicamenteux dépasse les 80 % après 80 ans ».

Cette enquête se fonde sur un panel suffisamment large pour que ses enseignements soient fiables. Elle se base en effet sur une analyse quantitative et qualitative des médicaments remboursés en 2011 par l’Assurance-maladie en fonction de l’âge ainsi que sur un échantillon de 594.317 personnes représentatif à 97 % de la population française (âge, sexe, morbidité).

« La consommation, c’est finalement un peu n’importe quoi. Elle est liée aux modes et aux influences des uns et des autres, affirme Olivier Saint-Jean. Grossièrement, nous assistons à un doublement de la consommation par rapport aux années quatre-vingt-dix. Et c’est difficile à combattre tant les causes sont multiples. » Pourtant, il y a urgence, tant dans un souci d’efficacité thérapeutique que de bonne gestion à l’heure où d’aucuns souhaitent que la Sécurité sociale fassent davantage d’économies.

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