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Proposer des solutions de répit
pour les aidants

Accueil séquentiel (de jour ou hébergement temporaire), portage de repas, baluchonnage… : les établissements pour personnes âgées dépendantes peuvent apporter un soutien aux aidants familiaux en proposant des formules de répit.

Aider une personne âgée dépendante requiert beaucoup d’énergie pour les proches et peut être épuisant tant sur le plan physique que psychologique. La notion de répit dans la maladie d’Alzheimer a été définie comme « la prise en charge temporaire physique, émotionnelle et sociale d’une personne dépendante dans le but de permettre un soulagement de son aidant principal ».

Le soutien aux aidants constitue la première des quarante-quatre mesures du plan Alzheimer 2008-2012. Objectif visé : proposer, sur un territoire donné, une offre diversifiée et coordonnée de structures de répit et d’accompagnement aux aidants familiaux des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Au sein des Ehpad, les solutions permettant le répit  des aidants peuvent prendre, selon la situation, la forme d’un accueil de jour ou d’un hébergement temporaire. 

• L’accueil de jour

Une circulaire de mars 2005 définit ainsi l’accueil de jour : « Il s’agit d’accueillir des personnes âgées vivant à domicile pour une ou plusieurs journées, voire demi-journées, par semaine. Chaque personne y bénéficie d’un projet individualisé de prise en charge. Il convient à la fois de pouvoir proposer des activités adaptées, une possibilité de repos si nécessaire et un accueil des familles qui le souhaitent. » Lorsque l’accueil de jour est proposé dans le cadre d’un Ehpad, la capacité minimale est désormais de six places.

• L’hébergement temporaire

L’hébergement temporaire est une formule d’accueil limitée dans le temps. Il s’adresse aux personnes âgées dont le maintien à domicile est momentanément compromis du fait d’une situation de crise : isolement, absence des aidants, départ en vacances, travaux dans le logement etc. Il peut également être utilisé comme premier essai de vie en collectivité avant l’entrée définitive en établissement ou servir de transition avant le retour à domicile après une hospitalisation.

Les freins au développement de ces formules

Dans la circulaire N° DGCS/SD3A/2011/444 du 29 novembre 2011 relative aux modalités d’organisation de l’accueil de jour et de l’hébergement temporaire, la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) met en évidence les freins au développement de ces deux formules. Concernant l’accueil de jour, la DGCS note un manque de lisibilité de l’offre sur le territoire et un dispositif encore peu connu par les professionnels libéraux. À cela s’ajoutent la réticence des personnes âgées à sortir de leur domicile, le sentiment de culpabilité des aidants et enfin, le reste à charge de l’usager. « Les difficultés de l’hébergement temporaire résident dans l’hétérogénéité des publics accueillis et de leurs besoins, rappelle le texte. Alors qu’au départ, il s’adressait plutôt à une population de personnes âgées autonomes isolées, il est devenu également aujourd’hui une réponse aux besoins des personnes âgées dépendantes et au besoin de répit des aidants. Cela implique de faire évoluer la prestation (prise en compte de l’aidant, des habitudes de vie de la personne, de ses besoins en soins). » Enfin, attendues par les acteurs du secteur, « les modalités de tarification de l’accueil temporaire des personnes âgées en Ehpad devraient l’objet d’un décret en Conseil d’État », promet la DGCS.

 


 

Expertise

« Le couple aidant-aidé a besoin de soutien et d’accompagnement »

L’Association pour la promotion d’actions pour les personnes âgées dépendantes (Apapad) propose une palette de solutions de répit pour les aidants familiaux. Tour d’horizon avec sa présidente Élisabeth Vandaele.

« Le répit ne signifie pas forcément séparer l’aidant de son proche malade. Le couple aidant-aidé a besoin de soutien et d’accompagnement sur le long terme. Il faut également leur permettre de passer du bon temps ensemble, de tisser des liens sociaux et de sortir du cadre de la maladie. L’aidant ne doit pas à avoir à s’adapter aux prestations proposées. Il faut lui proposer du sur mesure et de la souplesse. » Telle est la philosophie d’Élisabeth Vandaele, présidente de l’Apapad. En concertation avec tous les acteurs de la gérontologie du territoire, l’association a mis en place, en Flandre Maritime, quatre services pour les personnes âgées dépendantes et leur famille. Sa présidente les présente.

Sill’âge, l’accueil de jour itinérant

« Notre accueil de jour permet aux personnes âgées atteintes de la maladie Alzheimer ou de maladies apparentées, vivant à domicile, seule ou avec leur conjoint, d’être accueillies une ou plusieurs journées par semaine dans un Ehpad. Quatre établissements mettent à disposition leurs locaux. L’ergothérapeute planifie des ateliers thérapeutiques en coordination avec les équipes des établissements et suivant les indications du médecin coordinateur de l’Ehpad. »

La Maison d’Aloïs, plate-forme d’accompagnement et de répit

« Lors du lancement, en 2008, du plan Alzheimer, il y a eu des appels à projets pour mettre en place, à titre expérimental, les plates-formes d’accompagnement et de répit pour les aidants familiaux de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées. Cela a été l’occasion de mettre en place la Maison d’Aloïs en partenariat avec l’Ehpad Maison de Famille Saint-Augustin de Bergues (59). Nous avons monté très rapidement le projet car nous avions toute la matière pour ce faire. Notre ambition était d’offrir un accueil convivial sur le modèle du domicile, sans rendez-vous, avec la possibilité d’y trouver une écoute. L’aidant peut y venir seul ou accompagné de son proche malade. Le plan de répit proposé comprend : accueil de jour, accueil temporaire, accueil de nuit, groupe de soutien, séjour vacances et du répit à domicile. Il est en outre regrettable que le nouveau cahier des charges des plates-formes de répit impose qu’elles soient portées par un accueil de jour. »

Interm’aide

Ce service est inspiré du système québécois du baluchonnage. « Des professionnels prennent le relais de l’aidant de la personne souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées à son domicile. Une rencontre préalable à domicile permet de bien connaître la personne aidée et son environnement. Le dispositif existant au domicile (aides au ménage, repas, toilette…) reste en place et les habitudes de vie ne sont ainsi pas bouleversées. Au départ, trois intervenantes faisaient les 3×8. Désormais, l’Inspection du travail nous a accordé une dérogation avec la médecine du travail pour effectuer un relais de deux fois 12 heures. 12 de garde de jour et 12 de garde de nuit. Le coût pour l’aidant est de 200 euros pour trois jours et demi. Le plan d’aide de l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) pourrait en financer une partie. Nous sommes en discussion sur ce point avec le Conseil général. »

Et aussi…

« L’Apapad travaille actuellement à la mise en place d’un accueil de nuit spécifique pour les personnes âgées à domicile très perturbées la nuit et ce, quand l’aidant souhaite se reposer. L’objectif est de mettre à disposition une chambre dans un Ehpad et une personne dédiée à la surveillance », conclut Élisabeth Vandaele.

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