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Un œil sur l’étranger : l’exemple de la Belgique Non classé

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NeuronesAu sein des maisons de repos et de soins (maisons de retraite médicalisées) situées en Belgique francophone (Wallonie) et à Bruxelles, la tendance est, depuis les années quatre-vingt-dix, à la création de lieux de vie spécialisés pour les personnes souffrant d’une démence.

 

Comme en France, ces unités sont fermées (type Cantou) tandis que d’autres sont dites intégrées (les résidents occupent des chambres voisines de celles des résidents non malades et sont rassemblés au sein de l’unité dans la journée pour participer à diverses activités). « Cette formule permet de porter toute l’attention voulue aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer durant la journée tout en soulageant un peu les autres résidents car la cohabitation n’est pas toujours aisée entre les personnes malades et non malades, explique Sabine Henry, Présidente de la Ligue Alzheimer en Belgique. Elle est également réaliste car toutes les maisons de repos et de soins n’ont pas la possibilité de créer une unité fermée. » 

 

Activités communes

Les établissements veillent à « trouver des solutions à portée de main, ne serait-ce que la mise en place d’activités ou de sorties communes, pour ne pas stigmatiser les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et pour susciter une forme de tolérance des personnes non malades vis-à-vis des personnes malades », souligne Sabine Henry. Une méthode qui « s’inspire de la tendance scandinave selon laquelle il faut normaliser et non dramatiser la maladie », ajoute-t-elle. Avec en tête, l’idée que « plus une personne souffrant de démence avancera dans la maladie, plus sa capacité d’adaptation faiblira, d’où l’importance de la maintenir dans le groupe de personnes au sein duquel elle a été accueillie ».

Certains établissements créent par ailleurs une oasis. Une solution venue du Luxembourg qui commence à rayonner en Belgique. Il s’agit un vaste espace commun accueillant les résidents atteints de la maladie à un stade avancé et nécessitant une présence et des soins permanents. À l’aide de paravents, cet espace est compartimenté pour accueillir chaque résident. Ce découpage spatial, comparable à celui d’une ruche, permet une vigilance constante du personnel médical. Ainsi les résidents ne sont jamais tout à fait seuls puisqu’ils perçoivent les odeurs, les bruits de leurs cohabitants qui respirent ou toussent etc. Ces éléments sensoriels tendent à rassurer les personnes désorientées.

 

Référent démence

Autre point notable en Ehpad belge : une infirmière de nuit est systématiquement présente dans l’établissement. De plus, depuis trois ans, le Gouvernement fédéral de Belgique finance la formation et l’activité à mi-temps d’un référent démence au sein des établissements accueillant un certain nombre de personnes démentes. « C’est une personne ressource dont la mission est de répondre aux interrogations des résidents, des familles et des professionnels », souligne Anouk Dufour, ergothérapeute et psychomotricienne membre de l’association Alzheimer Belgique. Elle est utile lorsqu’un membre du personnel rencontre des difficultés pour effectué une toilette ou un soin auprès d’une personne malade ou s’il se trouve confronté à un comportement qu’il ne comprend pas.  

 


La police et les professionnels coopèrent pour réagir rapidement en cas de disparition

 

En 2006 à Anvers (Belgique), les services de police et les acteurs des secteurs sanitaire et médico-social ont élaboré et signé un protocole précisant la procédure à suivre en cas de disparition de personnes notamment atteintes de démence, à commencer par la réunion de renseignement concernant la personne (photo récente, tenue du jour, traitement médicamenteux, dernier endroit où elle a été vue…). Une formation-sensibilisation a également été réalisée pour que les services de police sachent ce qu’il se passe dans la tête d’une personne désorientée et que les équipes des Ehpad comprennent comment les forces de l’ordre opèrent. Ce protocole a suscité l’intérêt : il est désormais appliqué dans une trentaine de zones de police du pays et a vocation à être implémenté dans les 193 zones de police que compte la Belgique.


 

 


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– Alzheimer : individualiser pour mieux accompagner

– Interview de Marie-Odile Desana, présidente de France Alzheimer

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