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Impacts de la crise sanitaire sur l’isolement des personnes âgées : une nouvelle étude Au quotidien

isolement des personnes âgées

Les Petits Frères des Pauvres publient un rapport pour mieux comprendre les impacts de la crise sanitaire sur l’isolement des personnes âgées. Ce rapport est basé sur une étude qualitative réalisée en collaboration avec le Cercle Vulnérabilités et Société auprès d’une centaine de personnes âgées, de professionnels, d’aidants et de bénévoles.

Isolement des personnes âgées : les chiffres

Pendant le premier confinement, « 32 % des Français de 60 ans et plus ont ressenti de la solitude tous les jours ou souvent, soit 5.7 millions de personnes » contre 27 % en 2019, soit 4.6 millions de personnes.

Ont-ils eu recours au numérique pour compenser cette solitude ? Oui, au moins une fois par semaine pour 75 % d’entre eux. Mais ce pourcentage cache de grandes disparités selon l’âge et le niveau social de la personne interrogée.

En effet 91 % des 60-64 ans communiquent au moins une fois par semaine par mail, réseau social ou visio, mais seulement 19 % des 90 ans et plus.

De même, ce pourcentage chute de 96 % pour les seniors les plus aisés (plus de 4500 € par mois) à 41 % pour les plus modestes (moins de 1000 € par mois). Toutefois, le rapport note que « pour 87 % des non-internautes, le numérique n’a pas constitué un manque ».

Les 10 enseignements de l’étude

Le rapport détaille 10 enseignements à tirer de l’étude :

  • « Loin d’être une parenthèse, la crise aura des répercussions notables à court, moyen et long-terme. »
  • « Les facteurs socio-économiques et les modes d’habitat ont fortement influencé le vécu de la crise. »
  • « Une vision très négative de la vieillesse » a été renforcée par la crise.
  • « La santé psychique est peu prise en compte dans le parcours de soin. »
  • « Conditions de vie, maintien du lien social et vulnérabilités ont un impact fort sur l’émergence d’une fracture intragénérationnelle articulée autour de 4 grandes familles : les fragilisés, les résignés, les résilients, les engagés. »
  • « La crise crée un risque de fracture intergénérationnelle. »
  • « Si les solidarités citoyennes ont été manifestes pendant le premier confinement, leur pérennité n’est pas acquise et doit être soutenue. »
  • « La socialisation est essentielle dans le quotidien des personnes âgées. »
  • « Le lien à distance ne peut pas remplacer le lien social dans la vie réelle. »
  • Le « lien social [est] déterminé par la fréquence des contacts », plutôt que par leur durée ou leur variété.

Les 10 préconisations des Petits Frères des Pauvres

À la fin du rapport, les Petits Frères des Pauvres préconisent :

  • D’« agir contre les risques de fracture entre générations [en changeant] de regard sur la vieillesse ».
  • De « répondre aux enjeux de la longévité [par] une politique nationale de prévention et de compensation de la perte d’autonomie incontournable ».
  • De « mettre en place une politique durable de soutien au maintien à domicile ».
  • D’« améliorer l’offre d’habitat pour personnes âgées en développant l’habitat alternatif et en priorisant l’approche domiciliaire dans les EHPAD ».
  • De « soutenir et valoriser l’engagement citoyen et les initiatives intergénérationnelles ».
  • De « favoriser une meilleure communication des actions publiques concernant les personnes âgées (cinquième risque, loi Grand Age et autonomie), à l’échelle des CCAS et dans les établissements ».
  • D’ « intégrer les solutions « à distance » comme un instrument et non comme une fin, dans une logique de réponse globale au maintien du lien social ».
  • D’ « intégrer la santé psychique et mentale dans le parcours de soin généraliste ».
  • De « construire une vraie politique de réponse à une crise sanitaire ».
  • De « considérer le maintien et la construction du lien social comme une mission essentielle des acteurs publics sur les territoires ».

Consulter le « Rapport Petits Frères des Pauvres – Isolement des personnes âgées : les impacts de la crise sanitaire »

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