A la une

La restauration en Ehpad de plus en plus au centre des soins Non classé

Comprendre l’alimentation et ses multiples rôles

Les Ehpad accueillent des personnes souffrant de pathologies diverses avec ou sans handicap moteur : dénutrition, mauvaise dentition, troubles de la déglutition, insuffisance rénale, maladie d’Alzheimer, démences… Toutes ces pathologies nécessitent un suivi ou une surveillance nutritionnelle avec, par conséquent, une place primordiale accordée à la restauration, l’alimentation jouant tour à tour un rôle préventif, curatif et surtout très symbolique, le repas étant l’événement majeur de la journée.

Rappelons que l’alimentation doit être adaptée au sujet et qu’elle joue un rôle à la fois curatif et préventif même si, parfois, la frontière entre les deux semble étroite.

# Le rôle curatif est celui qui s’impose lorsque qu’une alimentation est à adapter à une pathologie. Ce travail
relève des compétences d’un diététicien nutritionniste qui préconisera le bon régime : il s’agira de proposer certains aliments et d’en éviter d’autres mais aussi d’adapter les fréquences de consommation et les quantités consommées.
Par exemple, consommer une viande maigre ne permet pas de « guérir » une hypercholestérolémie. Il faut plutôt comprendre que privilégier des viandes maigres revient à limiter les apports en viandes riches en graisses et
pourvoyeuses de cholestérol.
Il vous est donc largement recommandé de prévoir une collaboration avec un professionnel de la nutrition.

# On parlera de prévention lorsqu’il s’agit d’adopter des mesures nutritionnelles visant à maintenir un certain état de santé afin de ne pas induire de maladie.
À titre d’exemple très simplifié, recommander la consommation de cinq fruits et légumes par jour a pour objectif de favoriser notamment la couverture des apports en vitamines et minéraux antioxydants, éléments indispensables de la lutte contre le vieillissement cellulaire et l’apparition de cancers.
En cas de démence et afin de ne pas induire de carences ou de déséquilibres qui aggraveraient un état de santé, il est tout à fait opportun de veiller à une alimentation qualitativement et quantitativement équilibrée en prônant donc la consommation fréquente de poisson, de fruits, de légumes frais etc., des aliments aux teneurs très importantes en nutriments essentiels de bonne qualité, en vitamines et en minéraux.

# Le rôle psychosensoriel des repas est primordial car il s’agit de relancer la consommation et de stimuler l’appétit pour éviter toute dénutrition et déshydratation.
Pour inciter à la consommation et retrouver le plaisir des aliments, il faut impérativement mettre l’accent sur les qualités organoleptiques des plats. Ceux-ci doivent être variés, goûteux, bien présentés et jouer sur les couleurs car le sensoriel inclut inévitablement aussi la vue.

Conclusion
Le directeur d’Ehpad sensibilisera le personnel soignant à une plus grande observation du résident. Il veillera à s’entourer de professionnels particulièrement formés à la compréhension des enjeux nutritionnels de la personne âgée quel que soit le mode de restauration choisi, autogéré ou concédé à un prestataire.

Extraits de « Gérer un Ehpad au quotidien », éditions WEKA.
Florence Massanella (auteur), Soazig Hamon (coordinatrice).

Laisser un commentaire