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Dominique Libault : “Le parcours de soins va plus loin que la logique de filière” Non classé

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LibaultDominique Libault Président du comité de pilotage national en charge des travaux sur le parcours de soins des Personnes en risque de perte d’autonomie (Paerpa), Dominique Libault, Directeur de l’École nationale supérieure de Sécurité sociale (EN3S), estime que la filière est un élément du parcours de soins, lequel est plus ambitieux.

 

 

En quoi les logiques de filière gériatrique et de parcours de soins Paerpa s’opposent-elles ou se complètent-elles ?

Dominique Libault : La filière gériatrique est un point d’appui important du parcours de soins mais ce n’est qu’une partie du parcours, lequel est plus ambitieux. La filière correspond avant tout à une organisation et à une mise en réseaux de structures. Le parcours, lui, part des besoins des personnes. Son objectif est de leur offrir des services. En outre, si la filière gériatrique se concentre essentiellement sur les structures spécialisées, d’hébergement ou d’établissement, comme l’hôpital, l’Ehpad, l’Hospitalisation à domicile (HAD) ou les Soins de suite et de réadaptation (SSR), elle concerne très peu la ville. Or, c’est précisément ce que le parcours intégrera : le médecin traitant, les infirmiers libéraux, les pharmaciens… En somme, tous les acteurs du domicile et d’ailleurs pas forcément que les professionnels spécialisés dans la prise en charge des personnes âgées. Enfin, les filières gériatriques s’adressent principalement à des personnes déjà en perte d’autonomie alors que le parcours, lui, est destiné aux personnes âgées en risque de perte d’autonomie, c’est-à-dire à un public plus large.   

 

Faudra-t-il alors imaginer de nouvelles conventions de partenariat entre les Ehpad et les hôpitaux ?

D. L. : Oui mais il conviendrait d’abord que les conventions actuelles vivent. Il semble qu’elles soient encore trop souvent formelles sans forcément de suivi très précis. En outre, au-delà des grandes théories, il faudrait identifier quelles sont les procédures à mettre en place, par exemple pour les modalités d’échange d’informations ou encore pour garantir la qualité optimale d’entrée et de sortie d’hôpital, y compris les contacts à prendre, l’organisation de transfert etc. Enfin, les modes de communication et l’identification des référents sont à travailler et à affiner. C’est tout cela que doit comporter une véritable convention qui fonctionne et dont il faut ensuite faire le bilan.

 

Quels sont selon vous les freins que rencontrent actuellement les Ehpad ?

D. L. :  Ce sont des établissements extraordinairement hétérogènes quant à la médicalisation, le rôle du médecin coordonnateur, l’environnement etc. Il y a beaucoup de différences entre les structures qui travaillent avec un petit nombre de médecins traitants et celles qui sont confrontées à un grand nombre d’entre eux et pour lesquelles il est évidemment plus difficile d’instaurer une relation régulière et la coordination que nous appelons de nos vœux.

 

Quels conseils donneriez-vous aux directeurs d’Ehpad ?

D. L. :  Il y a ceux qui sont dans les territoires Paerpa et les autres qui peuvent d’ores et déjà anticiper certaines bonnes pratiques. Les premiers s’inscrivent totalement dans la logique initiée par l’Agence régionale de santé et doivent travailler le plus possible avec les autres acteurs dans le paysage Paerpa. La priorité ? Être acteur de la dynamique sur le plan local. Pour ceux qui ne sont pas dans cette démarche, il faut s’interroger sur les processus internes de coordination. Travailler sur l’optimisation de la coordination au sein même de l’Ehpad est un sujet permanent et moins évident qu’il n’y paraît… 

 

 



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