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Le suicide : un fléau qui touche aussi les EHPAD Au quotidien

suicide en EHPAD

Le nombre de tentatives de suicide est estimé à 200 000 par an, faisant de la France un des pays européens les plus touchés par ce fléau. Une partie de ces gestes désespérés se produisent dans les établissements de santé et médico-sociaux. Ils génèrent alors un sentiment d’échec et de culpabilité chez les professionnels de santé et incitent à une remise en question professionnelle et institutionnelle.

Afin d’identifier les circonstances et les causes de ces évènements dramatiques et d’en tirer de premiers enseignements, la Haute Autorité de santé (HAS) publie une étude sur « les suicides et tentatives de suicide » des patients.

La HAS appuie son analyse sur les déclarations anonymisées qu’elle a reçues entre 2017 et dans le cadre du dispositif national de déclaration des évènements indésirables graves associés à des soins (EIGS). Parmi ces déclarations, 795 concernent une tentative de suicide ou un suicide.

La majorité de ces déclarations (82,4 %) proviennent du secteur sanitaire, notamment des services de psychiatrie. Le secteur médico-social représente quant à lui 15,1 % des déclarations, une part qui augmente régulièrement. Et dans ce secteur, 80 % des déclarations de suicide émanent des EHPAD.

Il ressort de cette étude que les tentatives de suicide et les suicides augmentent au fil des tranches d’âge. Ainsi, 41 % de ces actes surviennent après 60 ans, tous services confondus. Les patients âgés vivant en institution seraient par ailleurs plus déprimés et auraient plus d’idées suicidaires que les patients âgés vivant encore en indépendance.

Aussi, plus le patient est âgé, plus la tentative de suicide risque d’aboutir à son décès. En effet, le ratio suicide abouti/tentative de suicide est particulièrement élevé pour les personnes âgées, de l’ordre de 1 pour 4, contre 1 pour 200 chez les personnes de moins de 25 ans.

Enfin, les déclarations d’EIGS mentionnent les « causes profondes » des tentatives de suicide et des suicides. Pour les maisons de retraite, le manque de compétences spécifiques, une documentation incomplète à propos du patient, des difficultés de coordination d’équipe ou des défauts de communication sont pointées du doigt.

Consulter le rapport de la HAS sur « Les suicides et tentatives de suicide de patients » 

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