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Les directeurs d’Ehpad à l’ère des TIC Non classé


Le choix des TIC est différent en fonction de la taille de l’établissement, de son appartenance ou non à une association ou à un groupe, de son statut public ou privé, de sa localisation, du bassin de vie dans lequel il se situe etc. Les technologies de l’information et de la communication doivent toutefois être simples, intuitives, ergonomiques et utiles, l’objectif étant d’améliorer et de faciliter le travail des directeurs et celui de leurs équipes.

« Si on considère les logiciels, 98 % des Ehpad sont équipés d’un logiciel de management et/ou de gestion, hors logiciels de bureautique, souligne Frédéric Serrière, conseiller en stratégie sur les impacts du vieillissement démographique et le marché des seniors et de la Silver Economie. En revanche, seuls 40 à 45 % sont utilisés de manière complète et régulière. Plus ils sont complexes et plus il y a de personnes qui y ont accès et moins ils servent. » Or, les directeurs aspirent avant tout, grâce aux TIC, à gagner du temps, à réduire les coûts de fonctionnement de leur établissement et à mieux gérer la complexité de leur tâche face à l’augmentation des contraintes réglementaires et à l’évolution des profils des résidents, de plus en plus dépendants et de plus en plus polypathologiques. « Nous souhaitons en outre pouvoir réaliser un pilotage précis de toutes les missions et activités dont nous avons la responsabilité, note Eliabel Tramoni, Directrice de l’Ehpad Léon Dubedat à Biscarrosse (Landes). En matière budgétaire, par exemple, et ce, afin de respecter au mieux les équilibres recettes-dépenses. »

 

Optimiser les recrutements

De tels logiciels existent aujourd’hui mais des pistes d’amélioration pourraient être explorées. Eliabel Tramoni appelle par exemple de ses vœux un outil de gestion identique pour tous les établissements publics (qui pourrait aussi être proposé aux Ehpad privés). Celui-ci, régulièrement alimenté par chaque directeur, assurerait un suivi de la qualité, de la sécurité et du fonctionnement de l’Ehpad et permettrait, par exemple en cas d’enquête nationale, d’extraire automatiquement les données collectées et centralisées pour les transmettre aux autorités compétentes.

Par ailleurs, « à terme, certains logiciels permettront d’optimiser la capacité d’hébergement des Ehpad et, dans le même temps, le recrutement des personnels afin d’affiner l’adéquation entre les personnes accueillies, leurs besoins et les profils et les compétences des personnels à recruter », prédit le Pr Olivier Guérin, premier vice-Président de l’association France Silver Eco1. Ce type de logiciels existe déjà dans certains hôpitaux…

Qualité de vie et de travail

Au-delà des outils de management opérationnel (gestion des stocks et des approvisionnements, du budget de l’établissement, du personnel, des paies et factures etc.) propre à n’importe quelle structure, des outils spécifiques aux Ehpad existent. « Certains aspects des métiers en Ehpad ou certains aspects de la vie quotidienne en Ehpad peuvent être rendus plus faciles grâce aux TIC, pour le confort et la qualité de vie des résidents comme pour le confort et la qualité du travail des personnels dont les directeurs ont la responsabilité, précise le Pr Olivier Guérin. Les outils de télémédecine, le dossier médical informatisé de chaque résident, les écrans de télévision et les tablettes interactives, par exemple, facilitent la communication entre soignants, entre résidents et soignants voire entre résidents et familles. Les objets connectés, qui enregistrent et transmettent des données relatives aux crises d’insuffisance respiratoire, aux chutes ou encore aux fugues, prennent le relais des personnels soignants qui ne peuvent être en permanence dans chaque chambre, en particulier la nuit. » Les perspectives, en soi, sont immenses pour accroître la qualité du service sanitaire de l’Ehpad.

Labellisation des solutions

Bien entendu, cela a un coût et implique en outre, pour le directeur, de faire le tri parmi l’offre pléthorique de solutions existant sur le marché. A cette fin, un « Annuaire de la Silver économie » (disponible sur le site www.silvereco.fr) recense tous les acteurs de la filière répertoriés par métiers. De son côté, l’association France Silver Éco lancera, au premier semestre 2016, un portail Web de référencement de toutes les solutions (y compris les TIC) du bien vieillir. Celles-ci seront, à terme, labellisées sachant que « les Ehpad seront amenés à participer, en tant qu’utilisateurs, à cette labellisation », assure le Pr Olivier Guérin.

L’association France Silver Éco a été créée en 2009 à l’initiative du ministère de l’Économie avec le soutien du ministère de la Santé. Elle fédère, à l’échelle nationale, les acteurs de la filière silver économie.


Le digital doit bouleverser le quotidien des Ehpad

 

« Les pouvoirs publics doivent prendre conscience que sans le digital, notre système de prise en charge de la perte d’autonomie, au domicile comme en Ehpad, n’est pas pérenne », affirme Christophe Lorieux, Président de Santech, entreprise éditrice de logiciels en santé. Première étape, selon lui : mettre en place les infrastructures (telles qu’un magasin d’applications ou plate-forme en ligne d’applications) permettant de placer tous les outils et services facilitant la prise en charge de la dépendance à la disposition des personnes âgées et des aidants familiaux comme professionnels. Deuxième étape : diffuser les solutions répondant aux problématiques de l’avancée en âge et de la dépendance (serious games, services de coaching, services de commande à distance de repas, objets connectés etc.). Les directeurs pourront faire leur sélection grâce à la future labellisation de ces solutions.


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