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Plaies et cicatrisations : on n’arrête pas le progrès ! Non classé

Plaies et cicatrisation

Plaies et cicatrisationNouveaux sets de soins de plaies, nouveaux appareils de Thérapie par pression négative (TPN)… : la 18e Conférence nationale des plaies et cicatrisations qui s’est tenue à Paris en janvier dernier a permis de faire le point sur les avancées significatives en matière de prise en charge des plaies. L’occasion d’une mise à jour dans un domaine d’expertise typiquement infirmier et éminemment d’actualité en Ehpad.

 

« Chaque année, l’offre évolue pour tenter d’améliorer le traitement des plaies du point de vue de l’efficacité, du confort, de la prévention des complications ou encore de la gestion des risques », a rappelé Isabelle Fromantin, infirmière au sein de l’Institut Curie (Paris) et Docteur en Science et Ingénierie lors de la séance inaugurale de la Conférence nationale des plaies et cicatrisations organisée à Paris du 19 au 21 janvier et consacrée aux nouveautés 2014. Et de préciser que « certains produits relèvent de l’innovation tandis que d’autres sont déclinés à partir de technologies déjà existantes ».

 


Raz-de-marée de la TPN

L’infirmière de l’Institut Curie a ainsi évoqué le « raz-de-marée de la Thérapie par pression négative (TPN) » qui, depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, connaît un essor considérable. De nombreux appareils sont aujourd’hui à disposition dont certains permettent, par exemple, l’administration et l’élimination contrôlées et automatisées de solutions topiques pour le traitement des plaies au lit de la plaie (notamment du sérum salé standard auquel peuvent être ajoutés des antiseptiques, des antibiotiques…). La quantité, la fréquence et la force d’instillation de ces liquides peuvent être préréglés en fonction de la gravité de la plaie. « De manière générale, il s’agit-là d’appareils dont nous connaissons mieux les indications, précise Isabelle Fromantin. Leur diversité permet au professionnel de santé, notamment au médecin, de choisir celui qui convient le mieux à ses impératifs, à sa pratique et à son patient. » Une diversité à laquelle les infirmiers ne peuvent échapper lors de la prise en charge de leurs patients porteurs de plaies.


Vague de nouveaux
pansements

De nouvelles générations de pansement continuent également d’arriver sur le marché, notamment des pansements super-absorbants à base de polyacrylate de sodium (substance que l’on retrouve dans les couches pour bébé). Ils relèvent, pour la plupart, de la catégorie des pansements hydrocellulaires. Ils sont efficaces pour espacer les soins de plaies ou pour absorber le liquide de plaies très exsudatives à condition que l’exsudat soit fluide et non pas pâteux comme dans le cas des plaies tumorales par exemple où il s’accompagne  ouvent de débris tumoraux et parfois de pus.


 Oxygénothérapie

Par ailleurs, des dermes artificiels sous forme de gel à appliquer sur des plaies préalablement débridées ou sur des fistules ont été lancés et peuvent être utilisés pour combler de petits décollements ou de petites cavités. Deux appareils de traitement des plaies chroniques par oxygénothérapie, qui délivrent localement de l’oxygène sur la plaie, ont également vu le jour. « Intéressants », dixit Isabelle Fromantin, ils assurent un tissu de granulation de bonne qualité et mériteraient, selon elle, de faire l’objet d’études à grande échelle en France pour évaluer leur efficacité. Enfin, de nouvelles solutions ont été commercialisées concernant la mise en décharge des escarres ou des plaies du pied diabétique ou pour la compression des ulcères de jambe avec l’apparition des premiers systèmes de compression multitypes bibande présentés sous forme de kits.


Soutenir l’innovation

« Chacun de ces dispositifs médicaux est une occasion d’améliorer nos techniques de soins et nos connaissances pour traiter au mieux nos patients », insiste Isabelle Fromantin. Or, ces innovations sont indissociables du contexte socioéconomique et règlementaire actuel, « ce qui explique pourquoi certains traitements ne sont pas ou plus développés en France », s’inquiète-t-elle. Chacun peut toutefois agir à son niveau, y compris les professionnels de santé. « En réalisant des soins de qualité au quotidien, nous donnons de la valeur à une discipline et aux sociétés savantes qui elles-mêmes essaient de faire valoir le droit à l’innovation afin que, demain, nous puissions continuer à mieux traiter nos patients. »  

Nathalie Ratel

 

La télémédecine aussi pour le traitement des plaies

La dernière décennie a vu se développer progressivement les actes de télémédecine grâce à un cadre législatif et réglementaire de plus en plus favorable, des outils et logiciels adaptés ainsi que des réseaux Internet maillant le territoire. Cette année, une nouvelle étape a été franchie : la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2014 prévoit en effet une tarification des actes de télémédecine en Ehpad et au domicile, ce qui érigerait en quelque sorte 2014 en « année 1 du déploiement de la télémédecine », selon le Dr Pierre Espinoza, coordonnateur du réseau de santé numérique Télégéria et praticien à l’Hôpital européen Georges Pompidou de Paris. Or, rappelle-t-il, en matière de traitement des plaies, la téléassistance accompagne la réalisation des pansements, évite le déplacement de patients fragiles, rompt l’isolement des professionnels en Ehpad et favorise un transfert des savoirs.

 

 

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