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Prévention Au quotidien

Prévenir la dénutrition des résidents

Contrairement aux idées reçues, les besoins nutritionnels des personnes âgées sont sensiblement identiques à ceux d’adultes plus jeunes. Dans les établissements, le dépistage et la prévention de la dénutrition des résidents sont l’affaire de l’ensemble du personnel.

Qu’est-ce que la dénutrition ?

La dénutrition protéino-énergétique résulte d’un désé-quilibre entre les apports et les besoins protéino-énergétiques de l’organisme. La Haute autorité de santé (HAS) considère la perte de poids comme le critère prioritaire du suivi de la dénutrition. On parle de dénutrition en cas de perte de poids supérieure ou égale à 5 % du poids total de la personne en un mois ou à 10 % en six mois. La dénutrition concerne 4 et 10 % des personnes âgées dépendantes restées à domicile. Ce chiffre oscille entre 15 et 38 % pour celles vivant en institution.

Quelles en sont les causes?

Les causes de la dénutrition chez la personne âgée sont multiples : état dépressif, troubles de la mémoire, troubles dentaires, polymédication etc. Selon un avis de l’Agence française de sécurité sanitaire (Afssa) rendu en 2009, l’avancée en âge induit une réduction des apports nutritionnels due à la sensation de satiété qui arrive plus vite, à des problèmes de régulation de l’appétit et à des troubles nutritionnels liés aux maladies antérieures.

Quel est le rôle des professionnels ?

La prévention de la dénutrition entre dans le cadre de l’amélioration de la qualité des soins. Le médecin coordonnateur est le garant du protocole de prévention. L’équipe soignante et le personnel chargé du suivi des repas et de la surveillance de l’alimentation des résidents ont un rôle majeur. Ils sont en effet à même de repérer les difficultés motrices et cognitives, les problèmes bucco-dentaires, les difficultés de déglutition…

Quel suivi adopter ?

Selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), les résidents doivent être pesés lors de leur admission puis une fois par mois. En cas de dénutrition, une surveillance hebdomadaire des courbes de poids est nécessaire. S’agissant des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) recommande l’intervention de professionnels spécialisés : diététiciens et/ou nutritionnistes (adaptation des aliments aux besoins et aux goûts de la personne, recours à des compléments alimentaires oraux), ergothérapeutes (recours à des aides techniques) ou encore orthophonistes (prévention des troubles de déglutition).

Quelles sont les précautions à prendre ?

En avril 2007, la Haute autorité de santé (HAS) a publié des recommandations professionnelles relatives au repérage et à la prise en charge de la personne âgée dénutrie ou à risque de dénutrition. Afin de maintenir un bon état nutritionnel, l’établissement doit :

1. Assurer une bonne hygiène bucco-dentaire des résidents.

2. Assurer une alimentation équilibrée, variée et adaptée en termes quantitatifs et qualitatifs.

3. Favoriser le plaisir de manger.

4. Favoriser l’activité physique des résidents.

Alice Dumont

Bon à savoir

Le programme Mobiqual propose aux professionnels des établissements pour personnes âgées un support de sensibilisation et de formation au maintien d’un bon état nutritionnel des personnes âgées. Pour en savoir plus, consulter le site ww.mobiqual.org

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