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Visite à la famille Partenaires off

Gérer la continuité de la prise en charge

Les fêtes sont souvent l’occasion pour les résidents d’Ehpad de rendre visite à leurs proches. Cette année encore, ils sont un certain nombre à être allé voir leur famille pour les fêtes de Noël. Ce fait a priori banal doit pourtant être géré scrupuleusement par les établissements pour que ce moment soit vécu sans complication pour la personne âgée, sa famille et l’Ehpad.

 

Selon les chiffres de l’étude menée en 2011 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et intitulée « La vie en établissement d’hébergement pour personnes âgées du point de vue des résidents et de leurs proches », la part des résidents rendant visite à leur famille décroît nettement avec la perte d’autonomie. Si elle est de 62 % pour les personnes peu ou pas dépendantes, elle tombe à 34 % pour les moins autonomes. Un constat logique.

Ce qui n’empêche pas de nombreux établissements d’encourager les résidents à être auprès de leurs proches, notamment en cette période de l’année.

En effet, les bénéfices constatés sont multiples. Les sorties sont un moyen pour les résidents de rompre la monotonie du quotidien, de garder contact avec la réalité et de ne pas se couper des personnes qui leur sont chères. Toutefois, à mesure que la dépendance s’accroît, elles sont plus difficiles à organiser et les bénéfices moindres. Désorientation et perte de repères peuvent être les conséquences d’une sortie mal vécue par le patient.

Le retour, un moment parfois délicat

L’une des clés pour éviter ces écueils tient, comme souvent, à la possibilité d’instaurer un véritable dialogue entre la famille du résident et le personnel soignant. Il s’agit de préparer l’événement en amont mais aussi d’anticiper le retour du résident au sein de l’établissement. Avant un départ pour plusieurs jours, une réunion avec la famille est indispensable. Celle-ci peut évoquer ses craintes liées à la prise en charge de la personne âgée. Il s’agit alors de développer une approche casuistique qui doit permettre de dresser un bilan de l’état de santé du résident mais aussi des relations qu’il entretien avec sa famille pour gérer au mieux chaque moment fort, de la sortie jusqu’à son retour dans l’établissement, étape essentielle de cette séquence.

Contrairement à l’idée reçue, le retour en établissement
n’est pas toujours l’épreuve redoutée.

En effet, le retour s’avère parfois un moment délicat durant lequel le personnel soignant doit faire preuve d’une vigilance accrue. Là encore, une discussion initiée avec la famille pour savoir comment s’est passé le séjour est indispensable. Durant cet entretien, chacun peut librement évoquer les difficultés rencontrées. En fonction de ces informations, une aide psychologique peut être déployée pour faciliter la réintégration du résident.

Pourtant, contrairement à l’idée reçue, tous les résidents ne désirent pas rester dans leur famille et le retour en établissement n’est pas toujours l’épreuve tant redoutée, certains étant franchement contents de revenir « chez eux » ou auprès d’une structure qui sait les prendre en charge. Christine Michaud, infirmière coordonnatrice au sein de l’établissement des Opalines à Chamblay (Jura), le confirme : « Il y a des résidents qui sont réticents à l’idée de rendre visite à leur famille. Parfois, ils sont même les premiers à demander de rentrer lorsque l’heure est venue. »

Assurer le suivi médicamenteux

Lors de ces visites, il est également important d’expliquer à l’entourage le traitement médicamenteux de leur parent afin d’assurer un suivi précis. Les enjeux dépendent du temps d’absence de l’établissement. « 90 % des sorties s’effectuent sur une journée », précise Martial Parrenin, directeur de l’Ehpad des Opalines de Fraisans (Franche-Comté), ce qui limite les problèmes de suivi des traitements. Pour une sortie de quelques heures, il suffit donc de préparer les médicaments du résident et d’expliquer à la famille à quelle heure il faut les prendre.

Mais lorsque le séjour se déroule sur plusieurs jours, comme c’est parfois le cas, l’organisation à mettre en place est plus conséquente. Le résident doit alors être muni d’une ordonnance de son médecin traitant ainsi que des numéros utiles en cas de problème. « Pour un séjour supérieur à un jour, explique Christine Michaud, nous munissons le résident d’une ordonnance pour le mois et nous préparons les piluliers. Nous nous assurons également que le résident a en sa possession sa Carte vitale et une copie de son dossier indiquant ses antécédents médicaux. »

En outre, certains patients ont un traitement plus lourd qui nécessite l’intervention d’une infirmière. Dans ce cas, il convient de demander au médecin traitant une prescription et de programmer avec la famille la venue d’une infirmière libérale à domicile dans le cadre de Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Les établissements insistent également sur la possibilité de les contacter en cas de difficulté.

Les familles de plus en plus présentes

En revanche, la question de sorties hors de l’Ehpad ne se pose pas pour les patients dont le niveau de dépendance est devenu trop élevé. Cette incapacité ne doit cependant pas se traduire pas une rupture des liens familiaux. Comme le souligne Martial Parrenin, « les résidents ont eu une vie avant d’intégrer l’établissement mais ils en ont également une pendant qu’ils sont chez nous. Il est important que les familles en fassent partie. » Dans cette optique, de nombreux établissements mettent tout en œuvre pour encourager les visites. En la matière, toutes les occasions sont bonnes. Fêtes de Noël, anniversaires, jours fériés sont autant de repas festifs qui permettent de resserrer les liens entre les résidents et leur famille mais aussi entre le personnel et les familles.

L’accent est mis sur l’intégration de l’entourage au sein du nouvel environnement du résident. Depuis quelques années, les familles semblent se préoccuper davantage du bien-être de leurs aînés confiés à un Ehpad, comme l’observe Christine Michaud : « Elles sont, en règle générale, plus présentes, qu’il s’agisse des enfants ou même de la famille plus éloignée. Elles souhaitent de plus en plus être en relation avec le personnel des établissements notamment par le biais de bilans personnels. »

Olivia Villamy

 

Transport difficile : des solutions… onéreuses

Lorsqu’il devient impossible de transporter les personnes âgées en voiture, beaucoup renoncent à accueillir leur parent chez eux. Pourtant, comme le précise Christine Michaud, infirmière coordonnatrice, des solutions existent. « Des ambulances peuvent être mises à la disposition des familles qui le souhaitent. Les ambulanciers privés transportent la personne sur une civière lorsque le transfert debout est devenu impossible ». Seul bémol, le coût du transport est à la charge des familles.

 

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