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Volet de synthèse médicale Non classé

Un nouvel outil à intégrer dans le système d’information

Prévu dans le cahier des charges des expérimentations du parcours de santé des Personnes âgées en risque de perte d’autonomie (Paerpa), paru en janvier 2013, le Volet de synthèse médicale (VSM) a récemment été lancé par l’Asip Santé et la Haute autorité de santé (HAS). Produit dans un premier temps annuellement par le médecin traitant, il doit pouvoir être lu par tous les professionnels de santé intervenant dans le parcours d’une personne âgée.

Avec le Plan personnalisé de santé (PPS), le Dossier de liaison d’urgence (DLU) pour les résidents en Ehpad et le Compte-rendu d’hospitalisation (CRH), le Volet de synthèse médicale (VSM) est l’un des documents de synthèse dématérialisés prévus pour être échangés par messagerie sécurisée ou partagés dans le Dossier médical personnel (DMP) et ce, dans le cadre de l’expérimentation du parcours de santé des Personnes âgées en risque de perte d’autonomie (Paerpa).

Un modèle informatisé de synthèse médicale interopérable

Le VSM découle en fait d’un dispositif datant de 2011, la synthèse annuelle, résumé médical permettant de faciliter le suivi des patients, notamment de ceux souffrant de pathologies chroniques. Réalisée par le médecin traitant, celle-ci avait été élaborée pour répondre à l’un des objectifs de la convention médicale signée le 26 juillet 2011 entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux. Transférable informatiquement, notamment via le DMP (dont le déploiement généralisé est toujours attendu, N.D.L.R.), elle n’était toutefois pas standardisée ni interopérable.
« Face à ce constat, l’Asip Santé et la Haute autorité de santé (HAS) ont donc travaillé sur un modèle informatisé de synthèse médicale interopérable, le Volet de synthèse médical, rendu public en octobre dernier. Cela permet de faciliter la réalisation, le partage et l’intégration dans les logiciels des professionnels de santé de la synthèse médicale, notamment via le DMP », explique Rémy Bataillon, adjoint du Directeur de la qualité et de la sécurité des soins et chef de service de l’évaluation et de l’amélioration des pratiques à la HAS. L’objectif est
désormais que tous les éditeurs de logiciels de professionnels de santé fassent évoluer leurs solutions informatiques de manière à ce que les médecins traitants soient capables rapidement de réaliser ce volet de synthèse constitué à partir des données déjà contenues dans leurs propres logiciels, donc sans double saisie et dans un format transférable et lisible par les autres logiciels des autres professionnels de santé.

La cheville ouvrière de la coordination des soins…

Véritable boîte à outils à destination des professionnels, le VSM est donc censé devenir la cheville ouvrière de la coordination des soins car il permet à tous les professionnels qui gravitent autour du patient de consulter un résumé annuel du parcours de soins de ce dernier, facile et rapide à utiliser et à renseigner. S’il fonctionne et s’avère pertinent, il devrait devenir un outil indispensable pour le médecin coordonateur.
Identité du médecin traitant, antécédents médicaux et chirurgicaux, allergies, facteurs de risque et traitements chroniques du patient… : autant de données particulièrement utiles et indispensables aux professionnels de santé en situation d’urgence.
Pour les professionnels de santé qui ont travaillé avec l’Asip Santé (Agence des systèmes d’information partagés de santé) sur le VSM, il est perçu comme étant une garantie de responsabilité professionnelle pour eux et surtout une garantie de sécurité sanitaire pour le patient. Par-delà l’avantage de la coordination, le VSM permet aussi, finalement, de ne pas faire reposer tout le suivi de la patientèle sur les seuls médecins, maillons indispensables des soins de ville.
Le VSM est l’un des instruments qui doit contribuer à inventer une nouvelle façon de travailler, le médecin traitant n’étant plus l’unique pilier des soins tandis que tous les professionnels de santé mobilisés autour du patient seraient pris en compte. Une approche particulièrement pertinente en Ehpad où le médecin traitant n’est pas le professionnel de santé le plus présent auprès des résidents.

Trop tôt pour juger de sa pertinence

Comme le précisait en décembre, lors d’un colloque, le Président de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), le Dr Jean-François Rey, « aujourd’hui, seuls les médecins sont appelés à élaborer un VSM. La logique de parcours voudrait que tous les professionnels intervenant auprès d’un patient le fassent demain. »
Un outil utile donc sur le papier même si, à l’heure actuelle, son déploiement effectif sur le terrain, a fortiori dans les huit territoires d’expérimentation des parcours Paerpa, n’en est qu’à ses balbutiements. Même si, aussi, ni la HAS ni l’Asip Santé ne sont en mesure de dresser avec certitude un état des lieux de l’opérabilité de l’outil. Celui-ci ne sera efficient qu’à deux conditions : que les médecins jouent le jeu et le rédigent et que les éditeurs de logiciels intègrent cette nouvelle fonction du côté émetteur (médecin) mais aussi du côté récepteur (tous les autres professionnels de santé et les établissements dont les Ehpad).
Il est donc beaucoup trop tôt pour juger de la pertinence de ce nouvel outil. La mayonnaise prendra-t-elle ? Tout dépendra des professionnels de santé qui s’en saisiront ou non pour améliorer la communication entre eux. En attendant, les Ehpad comme les autres protagonistes doivent s’assurer, en particulier avec leurs éditeurs de logiciels, qu’ils pourront recevoir et lire les VSM qui seront produits par les médecins traitants de leurs résidents.

Éliane Louvet

 

Les Paerpa pour quoi faire ?

Huit territoires ont été retenus par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, pour le projet-pilote Paerpa, lequel s’inscrit dans le prolongement des travaux du Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (HCAAM) et des expérimentations de l’article 70 de la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2012 sur le parcours des personnes âgées. Inscrite dans l’article 48 de la LFSS pour 2013, cette expérimentation vise à améliorer la prise en charge des personnes âgées dans une logique de parcours. Laquelle passe d’abord par une prise en charge globale nécessitant de renforcer la coopération et la coordination entre les professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social. Objectif, in fine ? Limiter les recours non justifiés à l’hospitalisation, particulièrement préjudiciables aux personnes âgées, et minimiser les ruptures de prise en charge souvent lourdes de conséquences pour ces dernières… mais aussi pour les finances publiques.

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