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Intégrer la famille dans le parcours de soins

Les données de santé d’un nouveau résident sont parfois parcellaires. Commence alors pour l’équipe de professionnels de santé un véritable jeu de piste auprès du résident et de ses proches afin de dresser le bilan le plus complet possible. Lors de cette étape, la famille joue un rôle prépondérant pour connaître les antécédents et permettre une meilleure prise en charge médicale.

Comme le préconise l’Anesm dans le quatrième volet de ses « Recommandations de bonnes pratiques professionnelles », la famille est un véritable acteur du parcours de santé. Ainsi, l’établissement doit-il « informer le résident et ses proches sur l’organisation mise en place pour faciliter l’exercice de leurs droits », « préciser avec le résident les modalités de partage des informations sur son état de santé », « reconnaître la place des proches » et « impliquer le résident et ses proches dans les réponses proposées ».

Gérer les exigences des familles

« Au départ, nous sommes à l’écoute de toutes les demandes. Et puis, il faut faire la part des choses entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. En Ehpad, nous avons des quotas de personnels qui ne sont pas ceux d’un centre de rééducation ou d’un hôpital, que ce soit pour le soin ou l’animation. Nous ne pouvons pas outrepasser notre budget et donc nos effectifs. Il va donc falloir faire des rappels auprès des familles et la plupart les acceptent très bien », assure Magali Simonnot, infirmière.

Secret médical et confiance

Joëlle Le Gall est formelle : « Il doit de toute façon y avoir transparence avec la famille. Elle doit être informée. La transparence au niveau des soins ou d’un changement de protocole me paraît la moindre des choses même vis-à-vis des personnes qui ne sont pas tuteurs légaux. Cela se fait dans le sanitaire : dans le milieu hospitalier, on demande à la totalité de la famille d’être présente avec la personne et le Conseil des médecins pour délibérer et savoir ce que l’on va faire. » Si la circulation de l’information médicale doit être fluide et transparente, Magali Simonnot rappelle qu’il faut des garde-fous : « Notre établissement est un établissement ouvert, un lieu de vie. Par exemple, mon bureau est une cage de verre : les gens nous voient, nous interpellent quand ils le veulent, cela ne se fait pas sur rendez-vous. C’est une proximité qui est instantanée et la relation de confiance se fait par ces échanges. Mais si l’information doit passer, le secret médical reste impératif et il est parfaitement respecté. »

Mieux vaut prévenir…

Ce qui touche à la santé du résident peut s’avérer particulièrement sensible pour ses proches. Aussi, sur ce point, les professionnels préconisent une fois encore de privilégier le dialogue afin de tisser une relation. Dans le cas de chute ou d’accident, ils conseillent d’anticiper et de prévenir la famille de l’incident sans attendre qu’elle le découvre a posteriori. C’est en effet en passant sous silence ces événements qu’une méfiance s’installe.
« La relation, il faut la tisser avec la famille. On est bien évidemment obligé de mettre des barrières mais parfois, il faut aussi savoir les faire tomber pour faire circuler l’information. Être accessible et disponible, c’est le prix de la sérénité de tous », conclut Magali Simonnot.

 

Un nouveau parcours à expliquer

Si l’expérimentation des parcours Paerpa (Personnes âgées en risque de perte d’autonomie) est en cours dans plusieurs territoires depuis septembre dernier, elle doit entrer dans la phase opérationnelle en ce début d’année. Pour les équipes des Ehpad concernés par ces expérimentations, il faut donc intégrer la nouvelle logique de ces parcours et accompagner les familles dans leur compréhension.

 

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